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Jacques-Louis David 1748-1825

Paris, Musée Jacquemart-André. L’exposition est prolongée jusqu’au 12 février 2006.

1. Jacques-Louis David (1748-1825)
La mort de Marat
Huile sur toile - 165 x 1289 cm
Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts
Photo : Service de presse
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Seize ans après la rétrospective quasi-complète organisée par le Louvre [1], montrer David au musée Jacquemart-André, sur toute sa carrière et sans les grands formats, relevait de la gageure. Celle-ci n’est hélas pas tenue.
Le texte introductif du commissaire de l’exposition veut « en finir avec un certain David ». Mais avec quel David au juste ? Ce n’est, à vrai dire, pas clair et le texte d’introduction est extrêmement confus. On croit comprendre qu’il faudrait examiner David en dehors du contexte politique, proposition contestable car il est sans doute le peintre le plus politique de la peinture française. Toute thèse peut être défendue, mais exposer La mort de Marat (ill. 1) en voulant occulter son aspect politique n’a pas vraiment de sens.

Pour revisiter David, encore faudrait-il le faire à l’aide d’œuvres certaines. La confusion entre premiers originaux et répétitions est entretenue pendant toute l’exposition [2], en particulier dans la dernière salle, constituée essentiellement de répliques d’atelier, sans que cela soit jamais précisé au visiteur, les cartels les présentant comme de David seul. Si l’on ajoute que la numérotation est différente de celle du catalogue et que l’on attribue parfois à certains auteurs des opinions qu’ils n’ont jamais eues, on comprendra que l’ensemble est particulièrement chaotique et qu’il donnera l’impression au visiteur peu familier de cet immense artiste qu’il fut tantôt génial, tantôt médiocre. La « fin d’un certain David » ne débouche, en fin de compte, sur aucun autre [3].


2. Jacques-Louis David (1748-1825)
Tête de pestiféré
Plume, encre noire, crayon - 21 x 15,1 cm
Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts
Photo : Service de presse
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Soyons juste : tout n’est pas raté dans cette exposition. On verra quelques tableaux magnifiques, dont certains portraits qui n’étaient pas exposés en 1989, tels ceux de Suzanne Lepeletier de Saint-Fargeau (Los Angeles, J.P. Getty Museum) et du Comte de Turenne (Williamstown, Sterling and Francis Clark Institute) ou la jolie esquisse pour Pâris et Hélène (collection particulière). Les dessins sont remarquables et ne donnent pas lieu à contestation (ill. 2). Enfin les reproductions du catalogue sont bonnes et respectent la gamme chromatique des originaux (à deux ou trois exceptions près).
Revisiter David aurait pu être l’occasion de montrer d’autres toiles récemment réapparues qui ne sont même pas évoquées. Comme par exemple la Psyché abandonnée (collection privée) publiée par Antoine Schnapper en 1991 dans la Revue de l’Art [4], ou plusieurs portraits passés en vente publique ces dernières années, ou enfin Le fils prodigue, vu dernièrement sur le marché de l’art, son dernier tableau peint en collaboration avec Michel…

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