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Jean-Léon Gérôme

Paris, Musée d’Orsay, du 19 octobre 2010 au 23 janvier 2011.
Madrid, Museo Thyssen-Bornemisza, du 1er mars au 22 mai 2011.
L’exposition a été présentée auparavant au Getty Museum du 15 juin au 12 septembre 2010.

1. Jean-Léon Gérôme (1824-1904)
Portrait de femme, 1851
Huile sur toile - 92,6 x 73,7 cm
Chicago, Art Institute
Photo : Art Institute of Chicago
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Alors que la rétrospective Cabanel se poursuit encore à Montpellier (voir l’article), le Musée d’Orsay en consacre une à Jean-Léon Gérôme en même temps qu’il expose Claude Monet au Grand Palais. Il ne s’agit certainement pas d’une coïncidence, mais de la preuve que les musées explorent enfin l’ensemble de l’art français sans chercher à poursuivre un combat vieux de plus d’un siècle. On peut aujourd’hui aimer Cabanel et Monet sans forcément se couvrir la tête de cendres. On peut apprécier à la fois Gérôme et Manet sans avoir à s’en excuser et sans confondre pour autant le génie de ce dernier avec le talent du premier.

La confrontation à distance Cabanel-Gérôme est par ailleurs passionnante car elle démontre que ce qu’on appelle l’art pompier n’existe pas. Les différences entre les deux peintres, pourtant contemporains et longtemps réunis dans le même opprobre, sont beaucoup plus importantes que celles existant entre Monet, Sisley ou Pissarro. L’Impressionnisme est un mouvement, l’Académisme n’en est pas un. Cabanel, nous l’avons écrit (et nous ne sommes pas le seul à le penser [1]), est un romantique tardif, ce que ne sera jamais Gérôme. Leurs portraits ne se ressemblent pas, ceux du second étant, comme la majorité de ses peintures, extrêmement léchés, très précis, avec des couleurs froides, beaucoup plus proches finalement d’Ingres que l’on ne saurait taxer de pompiérisme, comme le prouve le magnifique Portrait de femme de Chicago (ill. 1). Dans beaucoup de ses scènes historiques, Gérôme est un illustrateur qui peint, comme pouvait l’être Doré, mais dans une manière encore bien différente. Ce qui n’est d’ailleurs pas une critique. L’exposition montre que Gérôme est un grand peintre.


2. Jean-Léon Gérôme (1824-1904)
Jérusalem ou Golgotha, 1867
Huile sur toile - 82 x 144,5 cm
Paris, Musée d’Orsay
Photo : Musée d’Orsay
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3. Jean-Léon Gérôme (1824-1904)
La mort de César, 1859-1867
Huile sur toile - 85,5 x 145,5 cm
Baltimore, Walter Arts Gallery
Photo : The Walter Arts Gallery
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Il est vrai que, contrairement à Cabanel, Gérôme fut violemment opposé à l’Impressionniste qui n’a rien de commun avec lui, qu’il ne comprenait pas et contre lequel il se battit. Mais doit-on juger sa peinture à l’aune de ce qu’il aimait ou n’aimait pas ? Un peintre peu sympathique est-il forcément un mauvais artiste ? Une fois évacuées ces considérations sans rapport avec l’art, regardons simplement l’art de Gérôme et apprécions le – ou non – en tant que tel.
Pour cela, nous commencerons exceptionnellement par la fin, avec un tableau étonnant que l’on ne peut rattacher à aucune tradition, à aucun exemple antérieur. Il s’agit du Consummatus est (ill. 2), judicieusement acquis en 1990 par le musée…

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